La famille de Jésus, un chemin à suivre

Chers frères et soeurs,
Dans ce petit espace de réflexion, nous voulons continuer à réfléchir sur la réalité de nos familles. Chaque famille doit faire face à de nombreuses réalités à chaque étape de la vie de ses membres. Pour cela, nous prenons comme point d’analyse ce que l’Eglise nous enseigne aujourd’hui à travers la réflexion du Pape François. Il est à noter que nous n’aborderons pas ici tous les défis de la famille actuelle, mais nous nous arrêterons au moins pour la contempler sous certains aspects à partir du vécu de la Famille de Nazareth. En cette année si spéciale dédiée à saint Joseph, nous voulons
partager la tendresse et l’amour de la Famille de Nazareth.

 

Ordo Franciscanus Saecularis
Consilium Internationale
COMMISSION FAMILLE
Fr. Hernán Eguzquiza, TOR
Traduction : Michèle Altmeyer OFS

La famille de Jésus, un chemin à suivre

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Chers frères et soeurs,
Dans ce petit espace de réflexion, nous voulons continuer à réfléchir sur la réalité de nos familles. Chaque famille doit faire face à de nombreuses réalités à chaque étape de la vie de ses membres. Pour cela, nous prenons comme point d’analyse ce que l’Eglise nous enseigne aujourd’hui à travers la réflexion du Pape François. Il est à noter que nous n’aborderons pas ici tous les défis de la famille actuelle, mais nous nous arrêterons au moins pour la contempler sous certains aspects à partir du vécu de la Famille de Nazareth. En cette année si spéciale dédiée à saint Joseph, nous voulons
partager la tendresse et l’amour de la Famille de Nazareth.

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Au cours des cinquante dernières années, la famille a subi une transformation radicale.
Dans de nombreux endroits, un grand nombre de mariages se terminent par un divorce. L’union libre est de plus en plus courante et de plus en plus d’enfants naissent de couples non mariés. L’adoption et la parentalité par des couples de même sexe deviennent de plus en plus normales.

• Face à cette réalité comme point de départ, nous pouvons échanger en Fraternité.
1. Quels facteurs déclenchent ces changements dans la structure familiale ?
2. Comment la communication se fait-elle dans nos familles ? Qu’est-ce que nous communiquons ?

Juger

Avec notre vision chrétienne du monde, nous sommes appelés à regarder cette situation avec sérénité et à travailler pour la vitalité de nos familles. Des problèmes, des difficultés, des temps de crise peuvent nous arriver, mais notre foi et nos valeurs nous invitent à regarder au-delà. Nous partageons la réflexion du Pape François, qui nous propose la Famille de Nazareth comme le modèle vers lequel nous sommes appelés à tendre et à toujours revenir. Le Pape nous dit :
« La liturgie nous invite à fixer notre regard sur la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Il est beau de réfléchir sur le fait que le Fils de Dieu ait voulu avoir besoin, comme tous les enfants, de la chaleur d’une
famille. C’est précisément pour cette raison, parce qu’elle est la famille de Jésus, que celle de Nazareth est la famille-modèle, dans laquelle toutes les familles du monde peuvent trouver leur point de référence sûr et une inspiration sûre. Le printemps de la vie humaine du Fils de Dieu a germé à Nazareth, au moment où il a été conçu par l’œuvre de l’Esprit Saint dans le sein virginal de Marie. Entre les murs hospitaliers de la maison de Nazareth, l’enfance de Jésus s’est déroulée dans la joie, entourée de la sollicitude paternelle de Marie et du soin de Joseph, dans lequel Jésus a pu voir la
tendresse de Dieu. (cf. Lettre apostolique Patris corde, n. 2). » (Angélus du Pape François, fête de la Sainte Famille, 27 décembre 2020)

* Pour cette section du jugement, nous pouvons nous répartir en trois groupes. Chaque groupe partage sur un des points, puis le partage en plénière.

a. Une fois que chaque groupe a lu son point, nous nous réunissons en plénière et nous exposons aux autres ce que le Pape propose.

b. Dans un deuxième temps, nous présentons le fruit de la réflexion du groupe sur le sujet

Premier point

« A l’imitation de la Sainte Famille, nous sommes appelés à redécouvrir la valeur éducative de la cellule familiale : celle-ci doit être fondée sur l’amour qui régénère toujours les relations, en ouvrant des horizons d’espérance. En famille, on peut faire l’expérience d’une communion sincère quand elle est une maison de prière, lorsque les liens d’affection sont sérieux, profonds et purs, lorsque le pardon l’emporte sur les discordes, lorsque la dureté quotidienne de la vie est adoucie par une tendresse mutuelle et par une adhésion sereine à la volonté de Dieu. De cette manière, la famille
s’ouvre à la joie que Dieu donne à tous ceux qui savent donner avec joie. Dans le même temps, elle trouve l’énergie spirituelle pour s’ouvrir à l’extérieur, aux autres, au service de ses frères, à la collaboration pour la construction d’un monde toujours nouveau et meilleur; et donc capable de se faire porteuse de stimuli positifs; la famille évangélise à travers l’exemple de sa vie.

C’est vrai, dans chaque famille, il y a des problèmes, et parfois aussi on se dispute : « Père, je me suis disputé…» — nous sommes humains, nous sommes faibles, et nous nous sommes tous quelquefois
disputés en famille. Je vais vous dire une chose: si on se dispute en famille, que la journée ne finisse pas sans qu’on ait fait la paix. « Oui, je me suis disputé », mais avant de finir la journée, fais la paix. Et tu sais pourquoi ? Parce que la guerre froide du lendemain est très dangereuse. Elle n’aide pas. Et puis en famille, il y a trois mots, trois mots qu’il faut toujours garder : « Est-ce que je peux ? Merci. Excuse-moi ».
« Est-ce que je peux ? », pour ne pas être envahissant dans la vie des autres. « Est-ce que je peux faire ceci ? Il te semble que je peux faire cela ? ». « S’il te plaît ». N’être jamais envahissant. « Est-ce que je peux ? », le premier mot.
« Merci ! »: pour les nombreuses aides, les nombreux services qu’on se rend en famille. Toujours remercier. La gratitude, c’est le sang de l’âme noble. « Merci ! ».
Et ensuite, le plus difficile à dire : « Excuse-moi ! ». Parce qu’il nous arrive toujours de faire de mauvaises choses et parfois certains se sentent offensés pour cela.
« Excuse-moi ! », « Excuse-moi ! ».
N’oubliez pas les trois mots: « Est-ce que je peux ? Merci ! Excuse-moi !». Si dans une famille, dans l’environnement familial, il y a ces trois mots, la famille se porte bien. » (Angélus du Pape François, fête de la Sainte Famille, 27 décembre 2020).

Deuxième point

« Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu
et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, “il lui a appris à
marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson
tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger” (cf. Os 11, 3-4).
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu:
« Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint »
(Ps 103, 13).
L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. […]

Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.
Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met  en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt, et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10).

C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à nous comme le Père miséricordieux de la parabole (cf. Lc 15, 11-32) : elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu,
et il est retrouvé » (v. 24). (Lettre Apostolique Patris Corde du Pape François)

Troisième point

« L’Évangile d’aujourd’hui invite les familles à saisir la lumière d’espérance provenant de la maison de Nazareth, dans laquelle s’est déroulée dans la joie l’enfance de Jésus, qui — dit saint Luc — « croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Le noyau familial de Jésus, Marie et Joseph est pour chaque croyant, et en particulier pour les familles, une authentique école d’Évangile.
Là, nous admirons l’accomplissement du dessein divin de faire de la famille une communauté spéciale de vie et d’amour. Là, nous apprenons que chaque noyau familial chrétien est appelé à être une « église domestique », pour faire resplendir les vertus évangéliques et devenir un ferment de bien dans la société. Les caractéristiques typiques de la Sainte Famille sont : recueillement et prière, compréhension mutuelle et respect réciproque, esprit de sacrifice, travail et solidarité.

De l’exemple et du témoignage de la Sainte Famille, chaque famille peut tirer des indications précieuses pour son style et son choix de vie, et elle peut y puiser la force et la sagesse pour le chemin de chaque jour. La Vierge et saint Joseph enseignent à accueillir les enfants comme un don de Dieu, à les engendrer et les éduquer en coopérant de manière merveilleuse à l’œuvre du Créateur et en donnant au monde, en chaque enfant, un nouveau sourire. C’est dans une famille unie que les enfants portent à maturation leur existence, en vivant l’expérience significative et concrète de l’amour
gratuit, de la tendresse, du respect réciproque, de la compréhension mutuelle, du pardon et de la joie.
Je voudrais surtout m’arrêter sur la joie. La joie véritable dont on fait l’expérience dans la famille n’est pas une chose due à un hasard ou fortuite.

C’est une joie fruit de l’harmonie profonde entre les personnes, qui fait goûter la beauté d’être ensemble, de se soutenir mutuellement sur le chemin de la vie. Mais à la base de la joie, il y a toujours la présence de Dieu, son amour accueillant, miséricordieux et patient envers tous. Si l’on n’ouvre pas la porte de la famille à la présence de Dieu et à son amour, la famille perd son harmonie, les individualismes prévalent, et la joie s’éteint. En revanche, la famille qui vit la joie, la joie de la vie, la joie de la foi, la communique spontanément, elle est le sel de la terre et la lumière du monde, elle est levain pour toute la société.

Que Jésus, Marie et Joseph bénissent et protègent toutes les familles du monde, pour qu’en elles règnent la sérénité et la joie, la justice et la paix, que le Christ en naissant a apportées comme don à l’humanité. » (Angélus du Pape François, fête de la Sainte Famille, 27 décembre 2015).

Agir

* Une fois l’exposition des groupes terminée, nous partageons

a. Quelles résonances restent, de ce que nous avons partagé jusqu’à présent ?
b. Quelles valeurs le Pape François nous invite-t-il à incorporer et à continuer à travailler dans nos familles ?
c. Que pourrions-nous faire en tant que Fraternité pour soutenir et accompagner les familles de notre entourage ?

PRIÈRE À SAINT JOSEPH

Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal.
Amen.
Avril 2021