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Un franciscain séculier béatifié – Le maître d’école de Madagascar Lucien Botovasoa

L’Ordine Francescano Secolare ha partecipato a tutte le fasi preparatorie della cerimonia di beatificazione. Per la grande famiglia francescana – 1.000 secolari e religiosi – è stato un momento di gioia fraterna come parte di una comunità … durante tre giorni di pellegrinaggio: il 13, 14, 15 aprile 2018.

Il pellegrinaggio è iniziato in una chiesa vicino a dove abitava Lucien (vicino dove l’OFS ha eretto un piccolo monumento in memoria di Lucien) e si è concluso alla cerimonia di beatificazione in cui i francescani si sono uniti con 60.000 fedeli.

— Dr. Gérard Cécilien Raboanary, OFS, Le Ministre National OFS Madagscar


“Lucien enseignait à faire le bien, à vivre en paix avec les autres, à former une communauté fraternelle, accueillante et respectueuse … Il répondait à la haine par la charité, à la division par la communion, au mensonge par la vérité, au mal par le bien. Il était un enseignant authentique menant une bonne vie : un bon citoyen, un père aimant, un mari aimant.“

– Cardinal Angelo Amato, Préfet, de la Congrégation pour la Cause des Saints dans un sermon préparé pour la cérémonie de béatification à Madagascar le 15 avril 2018.

Ces mots, écrits par le cardinal Angelo Amato lors de la béatification de Lucien Botovasoa, OFS, décrivent précisément l’homme, mais sa passion pour la vie, et sa mort, ne peuvent être comprises qu’en y regardant de plus près.

Lucien Botovasoa
Lucien Botovasoa

Le Bienheureux Lucien Botovasoa est né en 1908 à Vohipeno à Madagascar, à l’extrémité sud-est de l’île. Les missionnaires de son village ont remarqué de bonne heure que Lucien avait des dons particuliers et ils l’ont envoyé étudier chez les jésuites. À son retour au village, il devint instituteur et mis en œuvre ses nombreux dons en tant que musicien et chanteur exceptionnel, grand sportif, conférencier en cinq langues – chinois, anglais, français, allemand et latin – au service de ses étudiants et l’Eglise.

Il terminait souvent ses leçons en lisant la vie des saints aux enfants. La vie des martyrs semblait l’intéresser le plus. Il était tellement captivé par leurs histoires qu’il partageait avec sa femme et son père le fait qu’il serait très heureux de donner sa vie. Son seul regret serait de les laisser seuls.

En 1930, Lucien épousa Suzanne Soazana, seize ans. Ils eurent huit enfants, dont cinq ont survécu. Lucien était un mari dévoué, mais souvent Suzanne se plaignait qu’il fût trop dévoué à l’Eglise et qu’il risquerait de la quitter ainsi que leurs enfants pour servir l’Eglise. En effet, Lucien passait de longues heures en prière – à l’Eglise, à la maison – et se levait même pendant la nuit pour prier. Quand Suzanne faisait de telles accusations, il riait et disait que ce serait un péché de faire une chose pareille.

La passion et l’amour que Lucien avait pour son Dieu avait été aussi repéré par une religieuse locale qui lui a dit un jour “Si seulement tu étais allé au séminaire, tu serais devenu un prêtre. Regrettes-tu de t’être marié ?” Lucien a répondu sans hésitation: “je n’ai pas le moindre regret. Au contraire, je suis très heureux de mon état de vie parce que Dieu m’y a appelé : un homme laïc, marié, professeur. Ainsi je vis avec les personnes du village, pour les attirer, je peux moi faire, ce que vous Pères et Sœurs, ne pouvez faire, parce que la plupart est encore athée, et je peux leur montrer un chrétien qui leur est accessible parce que je ne suis pas un étranger parmi eux. Lucien comprenait les droits et devoirs des laïcs dans l’Eglise et le rôle complémentaire qu’ils jouent avec les prêtres et les religieuses

Tout en comprenant bien son état de vie, Lucien cherchait une manière plus formelle de vivre sa vocation dans son état de séculier marié. Un jour il trébucha sur la règle pour les tertiaires franciscains, aussi connus comme séculiers franciscains. C’est ce qu’il cherchait. Il choisit le charisme franciscain et la règle , acceptant une vie plus simple, allant plus en profondeur dans sa vie de prière et de jeûne, portant des shorts et des chemises kaki, et une corde comme ceinture qui représentait le sens de sa nouvelle vie, servant dans la joie et vivant l’Esprit Saint comme François le vivait.

Comme il n’y avait pas de tiers ordre franciscain dans le village, Lucien appela des personnes qu’il pensait pouvoir être de bons franciscains, mais ils rejetèrent tous l’offre, disant qu’ils étaient trop occupés et déjà trop impliqués dans l’Eglise. Lucien n’a pas abandonné, et finalement trouva une mère qui fit connaitre son intérêt. Ils ont commencé à se rencontrer, et chaque mercredi soir, la joie de Lucien et son enthousiasme au sujet de la Règle grandissaient et se répandaient. Ses compagnons se rappelaient combien leur cœur battait quand il parlait du bonheur du Chrétien qui vit dans l’auto sacrifice, spécifiquement quand cela peut le mener à la mort en martyr.

Suzanne n’aimait pas l’image de Francois et du loup que Lucien avait accroché sur leur mur et elle criait “C’est lui qui te rend fou”, craignant qu’il ne l’abandonne elle et les enfants… ce à quoi Lucien répondait en riant l’assurant qu’il ne la quitterait jamais. Il fait profession dans le tiers ordre franciscain en 1944.

Lucien priait constamment. Quand il marchait le long des routes du village, quand il allait rendre visite à son père dans un autre village, il récitait le rosaire, invitant souvent ses compagnons de route à prier avec lui. Il était tellement appelant et passionné dans sa prière que beaucoup le rejoignaient. Il était d’esprit franciscain et plein de joie.

Dans les années 1940, Madagascar était en pleine guerre civile où les catholiques étaient soupçonnés de connivence avec les colonialistes français et étaient persécutés à cause de cela.

Pendant la semaine sainte de 1947 les églises ont été brulées, et beaucoup de chrétiens ont été tués. Le 14 avril 1947, ayant appris qu’il était recherché par les autorités, Lucien a passé la journée avec sa femme, a pris un repas de détente, et a fourni des indications et des conseils pour l’éducation des enfants. Elle l’a pressé de rester caché. Elle avait le sentiment qu’ils passeraient après sa famille. Il la assuré de nouveau qu’il serait heureux de mourir. Son seul regret serait de la quitter.

Le soir, l’enseignant chrétien a été capturé, et sommairement jugé. Son refus de participer à l’insurrection menée par les chefs rebelles locaux l’ont conduit à la mort. Il a été conduit au bord de la rivière Mattanana. Il a demandé à ses meurtriers, dont certains avaient été ses élèves, “pourquoi veux tu me tuer” “parce que tu es un chrétien” a été la réponse. “Alors tu peux le faire” lui a t il dit; ‘je ne me défendrais pas”. Que mon sang versé sur cette terre sauve mon pays.

“Ne m’attachez pas pour me tuer”, leur dit-il, “je m’attacherais moi-même”. Il mit ses mains devant lui, les croisant. Il s’agenouilla, au bord de l’eau et pria. Personne n’osa déranger sa prière. IL resta agenouillé, et incliné, continuant à prier en attendant d’être frappé. Ils avaient peur et hésitaient. Finalement, Lucien se tourna vers eux et leur dit s’il vous plait, utilisez votre épée de telle manière qu’elle tranche mon cou en un seul coup. Ses derniers mots ont été de demander pardon pour ses meurtriers.

Le chef des meurtriers frappa un grand coup, et décapita Botovasoa et son corps fut jeté dans les eaux du Matitanana. Il était habillé dans son habit de séculier franciscain, veste marron et pantalon, avec une corde comme ceinture.

Le cardinal Amato a conclu son sermon, le cardinal Piat disant à la foule:

« Il nous apprend à vivre entièrement l’Evangile, qui est le livre de la vie et non de la mort, de l’amour et non de la haine, de la fraternité et non de la discrimination. Il nous laisse un grand exemple et un héritage important; pardon du voisin, pardon des ennemis et une invitation à vivre en fraternité et en paix avec tous. »

Botovasoa beatifcation ceremony
Le cardinal Maurice Piat, évêque de Port-Louis (Île Maurice) qui a présidé la cérémonie de béatification de Lucien Botovasoa le 15 avril, a lu un sermon préparé le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints. | famvin.org Vincentian Family blog