
Né d’un vicaire anglican et de sa femme dans le comté de Cumberland (aujourd’hui Cumbria), en Angleterre, Bradburne a été baptisé dans l’Église d’Angleterre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi dans l’’armée indienne en Inde, en Malaisie et en Birmanie. Pendant la guerre, la foi devint le moteur principal de sa vie. Il rencontra également le futur père John Dove, SJ, qui jouerait un rôle déterminant dans sa vie.
Après la guerre, John retourna en Angleterre et séjourna chez les Bénédictins à l’abbaye de Buckfast. Là, il se convertit au catholicisme et fut reçu dans l’Église en 1947.
Bradburne ne s’intéressait absolument pas à la politique, aux questions sociales ni à l’actualité. Il errait à travers l’Angleterre, la France, l’Italie, la Grèce et le Moyen-Orient, souvent à pied, transportant ses affaires dans un petit sac et presque sans argent.
Il a essayé, sans succès, de rejoindre les Bénédictins en Angleterre, les Chartreux en Israël, l’Ordre de Notre-Dame du Mont Sion et une abbaye en Belgique.
Bradburne n’a jamais appris à conduire et possédait peu de compétences pratiques. Il jouait du plain-chant à l‘harmonium et à la flûte à bec, adorait les oiseaux, décorait son logement de plumes et de cailloux trouvés lors de ses promenades et ne mangeait qu’une fois par jour. Avec plus de 170 000 vers, il détient un record mondial Guinness du poète anglais le plus prolifique.
En 1953, Bradburne fit vœu privé à Notre-Dame de ne jamais se marier et se consacra à une vie de célibat. Le Vendredi Saint 1956, il rejoint les Franciscains séculiers.
En 1962, il écrit à Dove, demandant : « Y a-t-il une grotte en Afrique où je peux prier ? » Puis il erre à travers l’Afrique pendant sept ans avant d’arriver en 1969 à la colonie de lépreux de Mutemwa en Rhodésie, à 90 miles au nord-est de la capitale Harare.
Les conditions étaient épouvantables, mais Bradburne a demandé l’aide d’une mission catholique voisine et a pris soin avec tendresse des résidents abandonnés : il a lavé, bandé et baigné, ainsi qu’en enterrant les morts.
Après tout cela, il eut des démêlés avec l’association locale des lépreux et, malgré son dévouement, fut expulsé. Pendant les six dernières années de sa vie, il vécut dans une cabane en tôle juste à l’extérieur du périmètre de l’enclos, étouffant sous la chaleur, tout en continuant à s’occuper de sa chère « famille ».
Dove note que Bradburne était une personne profondément affectueuse, « rarement pleinement comprise et qui donnait toujours plus qu’il ne recevait, souvent au prix de son cœur et de son esprit, et même de ses biens matériels. Il donnait tout ce qu’il avait à ceux qu’il aimait, comme il le fit d’ailleurs à la fin, au prix de sa vie. »
La guerre de Bush en Rhodésie (également connue sous le nom de guerre d’indépendance du Zimbabwe) a duré de juillet 1964 à décembre 1979 et a opposé le gouvernement minoritaire blanc au pouvoir à deux partis nationalistes africains.
Alors que la guerre touchait à sa fin et approchait de la léproserie, plusieurs travailleurs humanitaires et missionnaires, laïcs et catholiques, furent tués par les guérilleros. Les amis de Bradburne l’ont encouragé à partir, mais il a refusé.
Il a été enlevé le 3 septembre 1979 et, deux jours plus tard, alors qu’il était à genoux pour prier, il a été abattu d’une balle dans le dos.
Le 1er juillet 2019, la Congrégation pour la cause des saints à Rome a émis un nihil obstat officiel pour l’ouverture de la cause de béatification de John Bradburne. La cause a été officiellement lancée le 5 septembre 2019 à Mutemwa par l’archevêque de Harare, Mgr Ndlovo.
Fête – 5 septembre
Source : https://angelusnews.com/voices/john-bradburne/